Construit en 1566 par un élève du pionnier de l'architecture ottomane classique, le vieux pont de Mostar était alors la plus grande arche au monde, en forme de dos d'âne de 30 mètres de longueur et de 4 mètres de largeur. Sa structure en pierre massive offrait un contraste saisissant avec sa silhouette allongée et profilée. Il disposait, à chacune de ses extrémités, de deux tours fortifiées du 17e siècle : la Tour Tava sur la rive gauche et la Tour Halebija sur la rive droite. Il se différenciait alors des autres constructions de l'époque par son étonnante solidité qui lui permit de résister, à travers les siècles, à de nombreux conflits. La ville même de Mostar doit son nom à son célèbre pont, most signifiant « pont » en langue serbo-croate.
Bien avant le déclenchement de la guerre de Bosnie, la ville de Mostar était un symbole d'hétérogénéité, habitée par des bosniaques, des serbes et des croates.
Ce n'est qu'à l'arrivée de la guerre croato-bosniaque, en 1993, que le Stari Most fut détruit par les forces croates. Alors que certains affirment que la destruction d'une telle œuvre architecturale ne peut être qu'un acte de vengeance, d'autres y voient un acte purement stratégique qui permit aux croates d'interrompre le passage des bosniaques. Toujours est-il que le 9 novembre 1993, le pont s'écroula sous les bombardements des forces croates, laissant le monde en émoi devant un tel ravage.