Situé sur un plateau, le monastère de Haghpat émerge des collines, et ses édifices de pierre contrastent subtilement avec le vert intense des pentes herbeuses. Si l'Arménie peut offrir des paysages rudes et abrupts, elle montre ici son versant calme et paisible. Les arbres touffus viennent rehausser à intervalles réguliers le caractère végétal du site, et quelques plantes ont même réussi à se développer sur les toits en tuiles des églises, ou entre deux gros blocs de pierre, au cœur d'une fortification. Tout est tranquille et propice à la méditation. Et pourtant...
Construit à l'initiative de la reine Khosrovanouch à la fin du 10ème siècle, le monastère a connu une période faste pendant 100 ans, avant de vivre les invasions mongoles, puis ottomanes. Au 18ème siècle, Haghpat revient au centre de la vie culturelle et religieuse du pays, et connaît ainsi un deuxième âge d'or. Enfin, l'époque soviétique a été marquée à la fois par le départ des moines, et par une restauration poussée.
L'église de la Sainte-Croix (ou Sourp Nshan en arménien) est un exemple de métissage réussi entre l'architecture arménienne laïque et l'architecture byzantine religieuse. On retrouve la très classique forme en croix même si elle n'est pas forcément visible de l'extérieur, et une coupole de grande taille, reposant sur quatre piliers. De manière générale, l'architecture évoque beaucoup celle du monastère de Sanahin, tout proche ; ils ont même été inscrits ensemble au patrimoine mondial de l'UNESCO en 1996. Il est donc conseillé de visiter les deux endroits, éventuellement dans la même journée, au cours d'un séjour en Arménie.
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